Présentation
Meego est le résultat de la fusion des projets de Intel et Nokia pour la création d’une distribution Linux adaptée aux appareils nomades. A l’origine le projet côté Intel s’appelait Moblin, quand au côté Nokia il s’agissait de Maemo.
Le site officiel de Meego est ici.
Moblin à l’origine, était basée sur une distribution Debian, mais pour différentes raisons, ils ont basculé sur une base Fedora (principalement parce que les RPMs gèrent les licences). Le gros du travail d’Intel était d’adapter au mieux la distribution à leur matériel, en fournissant des drivers de meilleur qualité. Intel a aussi travailler sur l’interface, afin de l’adapter aux petits écran des engins ciblés (netbook, mid, etc).
Meamo existe depuis un peu plus de temps que Moblin. Et surtout, gros avantage, il a déjà été commercialisé sur les plateformes N800, N810 et N900 de Nokia. On peut donc encore en parler au présent car le projet Maemo en tant que tel existe encore et continue de vivre. Maemo était à l’origine développé pour la partie interface graphique en GTK (GNOME), mais depuis le rachat de l’éditeur Trolltech du langage QT (KDE), Nokia se voit obligé d’utiliser aussi ce langage. Nokia possède en plus de cela un autre OS, Symbian, qu’ils ont ouvert et libéré il y a quelques mois. Et maintenant Maemo est censé avoir fusionné avec Moblin pour donner Meego. Bref si quelqu’un comprend la politique de Nokia au niveau de ces différents OS, je suis preneur.
Maemo possède aussi comme avantage d’avoir déjà une communauté autour de lui, certainement plus importante que celle de Moblin.
Essai
J’utilise pour cela un netbook Asus EeePC 1005HA-M, qui est la cible idéale de ce genre de distribution. Il est parfaitement reconnu, il n’y a donc aucun soucis niveau matériel et c’est déjà un bon point. Je vais vous faire part de mon ressenti après plusieurs jours d’utilisation. N’hésitez pas à commenter si vous aussi vous avez essayé Moblin.
Installation
L’installation est simple, il s’agit de la même procédure qu’une Fedora vu que l’installeur est le même. Un point original, le système de fichiers utilisé est BTRFS. il est certes très prometteur, mais il est surtout pas encore fini… Ceci dit aucun soucis à l’utilisation. Il y a cependant un bug lors de l’installation, à la fin sur le paramétrage du bootloader, peu importe nos choix rien n’est utilisé.
Interface graphique
L’utilisation de ce genre de distribution doit répondre à un objectif simple: être adapté aux netbooks (et autres MID). Le plus gros du travail visible par l’utilisateur concerne l’affichage, ou l’interface graphique. Celle-ci est très bien faite, sobre, avec des animations très fluides. Il n’y a pas trop de gâchis dans l’affichage, il y a donc bien une optimisation à ce niveau.
Pour voir à quoi ressemble Meego, allez voir les screenshots du projet.
L’utilisation de l’interface est simple, elle se résume à une barre en haut de l’écran qui se masque automatiquement si la souris n’est pas dessus. Chaque application ouvre sa fenêtre sur toute la partie de l’écran qui lui est réservée. Différentes zones permettent d’accueillir une ou plusieurs fenêtres d’application. La navigation entre les différentes applications ouvertes se fait à la souris via la barre du haut, en changeant de zone, ou avec la combinaison de touche alt+tab.
Le concept de ce genre d’interface est souvent le même. On peut ici la comparer avec la Ubuntu Netbook Remix (UNR) qui propose elle aussi une barre de navigation et dont les fenêtres des applications sont automatiquement adapté à l’écran. Mais la comparaison s’arrête là. Sur Meego l’interface est bien plus fluide, et au niveau visuel donne vraiment l’impression d’être dans un produit à part et non une sur-couche au dessus d’un Linux. Il s’agit peut être de l’expérience Nokia, à vouloir proposé un produit où le système utilisé ne doit pas transparaitre au niveau de l’utilisateur final. Il ne faudrait pas qu’ils aillent trop loin dans ce concept j’en parlerais un peu plus dans la conclusion.
L’usage
A l’usage cette distribution est facile, avec son interface simple. Le démarrage rapide est un plus même s’il y a de la concurrence du côté de Ubuntu. Je n’ai pas eu à souffrir de bugs gênants, mais certains points ne sont pas encore bien stabilisé, et certaines applications ne sont pas encore complètement adaptées. J’ai eu aussi quelques soucis du côté des pilotes wifi, avec des coupures, mais je ne sais pas d’où ça vient. Le plus agaçant comme bug étant celui du alt+tab qui de temps en temps me fait basculer sur une console en mode texte.
J’avais commencé l’essai avec la version 1.0 et lors de la sortie de la 1.1, une notification m’a prévenu qu’il était possible de mettre à jour. Bon l’outil graphique n’a pas réussi à le faire, mais un yum update dans un terminal a résolu le problème. Peu de changement cependant, ce n’est qu’une mise à jour mineure, mais cela montre les avantages d’avoir choisi une distribution existante avec un outil de gestion de paquet (yum) déjà mature. Cela évite de partir de zéro sur un sujet aussi complexe que la gestion des paquets. Pour une fois qu’on ne tente pas de réinventer la roue.
Conclusion
Il s’agit donc d’une distribution sérieuse mais qui manque peut être de maturité. Le plus gros défaut, qui est rédhibitoire pour moi, c’est que le Linux derrière est trop caché et modifié. Il s’agit normalement d’une Fedora mais à part l’utilisation de RPM et de yum la ressemblance s’arrête là. Ce n’est pas le même kernel, ni même le bootloader ou serveur graphique. Défaut important à signaler, il n’est pas possible de faire du multi-utilisateurs, un comble pour un Linux! Et il n’y a pas d’interface pour éteindre la machine. Il s’agit de choix volontaires de la part des développeurs du projet car cette distribution s’adresse à des gens non initiés à l’informatique (ah bon?). Ce serait mieux si c’était paramétrable…